jeudi 22 septembre 2016

Comment sélectioner une OPCVM ?

Suite à mon dernier article, j’avais décidé de retenir trois contrats d'assurance-vie pour la gestion de mes OPCVM :
  1. Darjeeling chez Swiss-Life
  2. LinXea Spirit chez Spirica
  3. LinXea Vie chez E-Cie Vie
J'ai donc commencé par répertorier pour chaque catégorie l'ensemble des meilleurs fonds présent dans ces trois contrats. Afin d'assurer une bonne lisibilité, le résultat de cette analyse est disponible ici. Comme vous pouvez le voir, j'ai classé les actifs en quatre catégories :
  1. Fonds d'allocation
  2. Fonds d'obligations
  3. Fonds d'actions
  4. Fonds d'actions sectorielles
Ces catégories sont les principales disponibles sur les contrats d'assurance-vie. Dans certains contrats vous retrouverez également de l'immobilier physique, des matières premières physiques ainsi que quelques autres produits (titres-vifs, produits structurés,...). N'étant pas conseiller, je vous laisse le soin de répartir vos actifs sur les fonds de votre choix. Cependant, à titre informatif, je publierais ultérieurement un article avec ma sélection d'OPCVM.


Comment déterminer son profil d'investisseur ?

La première problématique, que je ne vais pas détaillée longuement ici, est de définir son profil d'investisseur : au plus on est sensible au risque, au plus il faudra privilégier le fonds euros aux OPCVM.

Le deuxième point à prendre en compte est son horizon d’investissement :
  • Pour un investissement à court terme (< 1 an), on va privilégier le fonds euros ;
  • Pour un investissement à moyen terme (2-4 ans), on choisira des OPCVM avec un risque modéré ;
  • Pour un investissement à long terme (5+ ans), on pourra prendre des OPCVM plus risquées.
Lors de l'ouverture d'une assurance-vie, vous devrez obligatoirement répondre à un questionnaire permettant de déterminer votre profil. Dans mon cas je suis plutôt dans une approche long terme, avec un investissement régulier et une approche dynamique.


Attention aux performances passées !

Maintenant que mon profil est déterminé, je vais devoir choisir mes OPCVM. L'erreur du débutant est de se contenter de regarder la performance passée. Pour rappel, même s'il est naturel de baser son analyse sur cet indicateur, la performance passée ne garantit en rien la performance future. Pour preuve, voici l'exemple d'un fonds qui surperformait totalement son indice de référence avant de plonger.

 

Le graphique de gauche (5 ans) est éloquent, celui qui aura investi à 130 sur base de la surperformance sur l'indice (représenté par la courbe orange) aura une belle déception au jour d'aujourd'hui (cf. graphique de droite) !


Comment sélectionner et comparer une OPCVM ?

La réponse est simple, il n'existe pas de recette miracle et il va falloir analyser les données à notre disposition : c'est-à-dire les données du passé !

Tout d'abord les OPCVM ne peuvent se comparer que dans un domaine identique. Comparer un fonds investi en actions Europe à un fonds investi en actions US n'a aucun sens !

Je vais donc prendre pour exemple les 4 OPCVM d'allocation d'actifs monde présent dans mon tableau :
Les informations analysées sont disponibles sur la fiche performance de chaque OPCVM sur le site de Quantalys.

Le premier indicateur à regarder est le facteur de risque DICI. Il s'agit d'une échelle normée permettant d'évaluer le risque d'un fonds sur de nombreux critères. Plus le score est faible, moins le fonds est risqué. On ne sélectionnera pas, par exemple, de R Valor ou de H2O Multistrategies pour quelqu'un averse au risque. Un indicateur généralement proche du risque DICI est la volatilité, plus celle-ci est faible plus le cours de l'actif, et donc sa performance, est stable.
En ignorant la performance YTD (année en cours), un novice aurait pu être tenté par le fonds H2O Multistrategie (+ 17%/an sur 3 ans). Ce n'est d'ailleurs pas un mauvais fonds en soi, mais celui-ci est extrêmement volatile. Or pour constituer un portefeuille de qualité, il faut maitriser le couple rendement/risque. Je recommande à ce sujet la lecture du billet "Gardez un œil sur le risque !" chez Morningstar.

Un autre indicateur important est la capacité du fonds à générer de la surperformance. Là où un tracker se contente de suivre son indice, le fonds a pour objectif de surpasser celui-ci. Or bien peu y arrivent. Si cette analyse marche très bien pour les actions et obligations, elle est difficile à appliquer aux fonds d'allocations du fait de leur actif totalement variable ! Pour ces fonds-là, une comparaison avec leur catégorie est bien plus pertinente selon moi. Remarque : la comparaison avec l'indice/la catégorie peut aussi s'appliquer à la volatilité.

Deux très bons autres indicateurs sont la perte maximale et le délai de recouvrement. La perte maximale vous indique de combien a chuté le fonds, au maximum, depuis son point le plus haut tandis que le délai de recouvrement vous informe combien de temps il a fallu au fonds pour récupérer cette perte et repasser au-dessus de son point le plus haut.

Enfin le ratio de capture à la hausse (Up Capture Ratio) et le ratio de capture à la baisse (Down Capture Ratio) sont également très intéressants. Le ratio de capture à la hausse/baisse indique comment le fonds va évoluer lorsque son indice monte/baisse. Par exemple un fonds avec un Up Capture Ratio de 1.50 et un Down Capture Ratio de 0.50 indique que le fonds va réagir à 150% à la hausse de son indice et à 50% à la baisse de son indice :
  • Si l'indice gagne 10 points, le fonds en gagne 15 ;
  • Si l'indice perd 10 points, le fonds en perd 5.
Vous l'aurez compris il faut donc maximiser le Up Capture Ratio mais minimiser le Down Capture Ratio. Attention aux fonds qui ont un Down Capture Ratio plus fort que le Up Capture Ratio comme H2O Multistrategies R. Un petit exemple pour illustrer le risque de ce fonds, en considérant un Up Capture Ratio à 3 et un Down Capture Ratio à 4 :
  • Initialement le fonds et l'indice valent 100 points ;
  • L'indice monte à 110 points, le fonds monte de fait à 130 points. Chouette on a une performance de 30% alors que l'indice n'affiche qu'une performance de 10% ;
  • L'indice descend à 100 points, le fonds suit et tombe... à 90 points ! Avec un indice qui n'a pas évolué, on a perdu 10.
Vous comprendrez donc que ce type de fonds permet de gagner beaucoup, mais dans un marché baissier le risque est de se retrouver au final avec un indice qui affiche une performance positive et un fonds qui affiche une performance négative.

Je ne vais pas vous inonder d'informations à analyser. Il existe de nombreux autres indicateurs plus ou moins intéressants, mais j'ai abordé ci-dessus les principaux. Pour compléter, je vous conseille de jeter un œil sur Morningstar également avant d'investir dans un support et de lire le(s) dernier(s) rapport(s) de l'OPCVM.


Et une fois la sélection effectuée ?

Une fois votre sélection effectuée, ne vous laissez pas avoir par un suivi trop abusif. Une OPCVM implique un horizon de placement à respecter.

Pensez de temps à autre à comparer votre fonds avec les autres fonds de la même catégorie, cependant évitez l'arbitrage intempestif ! Voici quelques exemples pour bien comprendre ce qu'il faut faire et ne pas faire :
  • Votre fonds était dans le top 3 de sa catégorie mais il a récemment chuté à la 4ème place ? Vous êtes tenté d'arbitrer vers un des fonds faisant maintenant partie du top 3 ? C'est probablement une erreur ! En effet, le classement des fonds se fait sur base de leur performance passée. Vous allez donc quitter un fonds, probablement très bon, pour aller vers un autre qui a récemment surperformé le votre. Vous allez donc arbitrer vers un fonds qui a un potentiel haussier plus limité que le vôtre ! La recherche de la meilleure performance en tout temps est la meilleure façon de détruire la performance.
  • Votre fonds était dans le top 3 mais l'a quitté depuis longtemps (disons plus d'un an). Il faut comprendre ce qui s'est passé : lisez les rapports de gestion du fonds. Regardez également l'historique des collectes et décollectes. Si le fonds a fortement décollecté il y a deux possibilités :
    • Soit la catégorie du fonds n’intéresse plus les investisseurs et dans ce cas les autres fonds de la même catégorie ont aussi subi de la décollecte.
    • Soit le fonds a décollecté au profit d'un autre fonds de la même catégorie.
Au final, réfléchissez bien avant tout arbitrage et posez-vous les bonnes questions. N'oubliez pas que dans le cadre d'un investissement progressif vous pouvez également conserver votre ligne et en initier une nouvelle avec un autre fonds de la même catégorie. L'arbitrage total est un souvent plus pertinent lors d'un changement de stratégie ou d'horizon de placement que dans une course à la performance.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Pourquoi avez-vous préféré souscrire un contrat e-cie, et non pas un contrat suravenir ? Les frais de gestion sont les mêmes, mais les fonds euros de suravenir sont bien plus rémunérateurs, pour cette année en tous cas. L'une des différences réside dans certains ETF sans frais chez e-cie. Comment répartissez-vous votre sélection d'uc dans vos contrats (panachage des mêmes uc dans les différents contrats, ou segmentez-vous les scpi dans un certain contrat, les etf dans un autre...) Enfin, avez-vous prochainement prévu de publier votre article avec votre sélection d'OPCVM ? Merci d'avance pour vos réponses.

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    1. Bonjour,

      Concernant le choix de E-Cie Vie et non Suravenir, cela s'explique simplement par le fait que je ne regarde pas la performance des fonds €. Ce qui m’intéresse avant tout est le choix d'UC, le fonds € ne servant que de poche monétaire.

      Pour la répartition des UC, je privilégie le contrat Spirica qui me permets de bénéficier de frais réduits. Les autres contrats n'étant utilisé que pour stocker les OPCVM que je veux et qui ne sont pas disponibles chez Spirica.

      Enfin je prévois toujours de publier ma sélection d'OPCVM malheureusement je manque de temps actuellement mais cela reste d'actualité.

      Cordialement,

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